Les entreprises de construction belges se restructurent en masse
Les entrepreneurs recherchent la liquidité et l'efficacité dans un marché difficile
Le secteur belge de la construction est soumis à une forte pression. Les coûts des matériaux ont fortement augmenté ces dernières années, les taux d'intérêt restent élevés et les factures d'énergie pèsent depuis longtemps sur les marges. Bien que le récent accord budgétaire indique que les prix de l'énergie pourraient se normaliser quelque peu d'ici 2026, les coûts globaux pour les entreprises de construction restent exceptionnellement élevés. En outre, plusieurs primes et subventions à la rénovation ont été progressivement supprimées, ce qui a entraîné une baisse des investissements dans les projets de rénovation.
9,5 % de terrains proposés en plus par rapport à la même période de l'année dernière
Selon la fédération de la construction Embuild, le secteur connaît une stagnation structurelle qui durera au moins jusqu'en 2026. De nombreux entrepreneurs et entreprises de construction voient leurs carnets de commandes se dégrader lentement et sont contraints de se restructurer, voire de cesser leurs activités. Cette image est confirmée par les chiffres de Troostwijk Auctions: au cours des neuf premiers mois de 2025, 9,5 % de lots supplémentaires ont été proposés dans le secteur de la construction par rapport à la même période de l'année précédente.
Marges sous pression, manque de personnel
La pression sur les marges n'est pas seulement due à l'augmentation des coûts. La tension persistante sur le marché du travail signifie qu'il reste difficile de trouver et de conserver des professionnels bien formés. En conséquence, les entrepreneurs sont de plus en plus souvent confrontés à un choix difficile : réduire les effectifs, fermer temporairement ou investir dans l'automatisation - ce qui n'est pas à la portée de tout le monde dans le contexte économique actuel.
"2025 est une année difficile pour de nombreux entrepreneurs du secteur de la construction", déclare Pieter Germeys, gestionnaire de comptes chez Troostwijk Auctions. "Ils sont confrontés à une hausse des coûts et à une baisse des commandes. Une certaine forme de reprise est attendue, notamment en ce qui concerne les coûts élevés tels que les prix de l'énergie, mais de nombreux entrepreneurs ne peuvent pas l'attendre. La restructuration est alors parfois inévitable, et dans ce processus, les ventes aux enchères en ligne sont de plus en plus utilisées comme un outil stratégique."
La fédération industrielle Embuild confirme également que la situation est particulièrement difficile depuis un certain temps. "Depuis 2022, le secteur de la construction et de l'installation n'a pas progressé. Cela ne changera pas en 2025, selon les perspectives commerciales d'Embuild. Nous sommes confrontés à une longue période de stagnation. En d'autres termes, il s'agit d'un travail acharné pour peu de résultats. Plusieurs facteurs jouent un rôle dans cette situation : l'augmentation des prix des matériaux de construction et la hausse des taux d'intérêt (même si les taux d'intérêt sont à nouveau stables depuis un an) ont entraîné une augmentation des coûts de construction, tandis que le processus d'autorisation devient également plus complexe et que les normes de durabilité deviennent plus strictes. Malheureusement, aucune amélioration n'est en vue avant 2026", a déclaré Niko Demeester, PDG de la fédération de la construction Embuild.
Investir dans de nouvelles machines
Werner De Lie, entrepreneur dans le domaine des infrastructures de télécommunications, observe la même évolution. "Dans notre créneau, les changements dans les plans gouvernementaux obligent les différents opérateurs de télécommunications à travailler plus étroitement ensemble. Cela a soudainement créé un surplus commun d'équipement". Il a délibérément choisi une vente aux enchères en ligne. "L'intérêt était grand, comme l'ont montré les nombreuses offres. Nous investissons à présent le capital libéré dans des machines mieux adaptées à l'évolution des conditions du marché.
De plus en plus d'entrepreneurs choisissent de vendre eux-mêmes leurs actifs. Non pas parce qu'ils y sont obligés, mais parce qu'ils veulent aller de l'avant et s'adapter à des conditions changeantes
Les chiffres montrent une forte croissance des ventes aux enchères
La vente aux enchères est aujourd'hui un choix stratégique conscient pour de nombreuses entreprises. Elles utilisent des plateformes en ligne pour libérer du capital, renouveler leurs machines ou vendre leurs stocks excédentaires.
Les chiffres de Troostwijk Auctions confirment cette tendance. Au cours des neuf premiers mois de 2025, le nombre de lots vendus dans le secteur de la construction a augmenté de 9,5 % par rapport à la même période en 2024. Le nombre d'offres a même augmenté de 85,9 %, ce qui indique à la fois une offre croissante et un intérêt en forte hausse de la part du marché. La part des ventes aux enchères volontaires a également augmenté de 21,9 %. De plus en plus d'entrepreneurs choisissent de vendre eux-mêmes leurs actifs. Non pas parce qu'ils y sont obligés, mais parce qu'ils veulent aller de l'avant et s'adapter à des circonstances changeantes.
Les ventes aux enchères de machines de haute qualité augmentent
Non seulement le nombre de lots augmente, mais leur valeur aussi. La valeur moyenne des lots a presque doublé pour atteindre 1 113 euros.
"Alors qu'auparavant, on proposait surtout des outils de petite taille, on voit aujourd'hui de plus en plus de machines de grande valeur", explique M. Germeys. "Cela montre que pour de nombreuses entreprises, les ventes aux enchères en ligne sont devenues une partie intégrante de leur stratégie.
Le besoin de liquidité reste un facteur important. Les entreprises vendent non seulement des machines lourdes, mais aussi des stocks tels que des panneaux d'isolation, des tuyaux de chauffage, des radiateurs et du petit matériel. Grâce en partie à l'intérêt international, ces lots sont souvent vendus rapidement.
La durabilité et l'efficacité comme levier
Le marché belge de la construction est en pleine réorientation. La diminution des subventions, l'augmentation des coûts salariaux et financiers et un climat d'investissement prudent obligent les entrepreneurs à faire preuve de créativité. Ceux qui ajustent à temps leurs opérations commerciales et utilisent intelligemment les plateformes numériques telles que les ventes aux enchères en ligne sont mieux à même de se prémunir contre l'incertitude.
"Le secteur est clairement en transition", conclut M. Germeys. "En donnant une seconde vie aux machines, les entrepreneurs créent non seulement une marge de manœuvre financière, mais contribuent également à l'économie circulaire. Les machines belges trouvent facilement leur chemin vers l'Afrique du Nord et l'Europe de l'Est, entre autres, où les budgets sont plus restreints et où les équipements d'occasion sont très demandés.
"Les pièces des anciens modèles sont également très prisées pour l'entretien. Cela permet de prolonger la durée de vie des machines existantes et de réduire l'impact environnemental de la nouvelle production. À une époque où chaque euro compte, cela prouve que l'efficacité et la durabilité vont parfaitement de pair."
