LA Construction : la source oubliee des emissions urbaines ?
Resultats des tests d'emissions reelles sur les sites de construction
Les données sur les émissions des engins de construction sont rares, souvent dépassées et collectées dans des conditions qui ne reflètent pas la réalité. Les engins de chantier entrent dans la catégorie générale des engins mobiles non routiers. Ce segment est souvent négligé dans les recherches sur les émissions urbaines. Et ce, à un moment où elle est une source d'importance croissante pour les émissions urbaines. Afin de mieux comprendre la situation, Emissions Analytics, en collaboration avec le Kings College de Londres, a effectué un test de terrain approfondi sur 30 types différents d'engins de construction. L'inventaire des émissions atmosphériques de Londres pour 2016 estime que le secteur de la construction représente 34% des MP10 totales, 15% des MP2,5 et 7% des oxydes d'azote (NOx) totaux. Il est donc immédiatement clair que les chantiers de construction constituent une part importante de tout effort réglementaire visant à améliorer la qualité de l'air dans la ville. Dans l'ensemble, les chercheurs ont constaté que les émissions de NOx les plus élevées provenaient des machines de construction plus anciennes, principalement des phases III-A et III-B, mais qu'elles étaient réduites dans les moteurs plus récents de la phase IV grâce à des systèmes de gestion des moteurs et à un post-traitement des gaz d'échappement plus avancés. Cependant, ils ont également constaté que les systèmes SCR (réduction catalytique sélective) pouvaient mieux fonctionner. En effet, les systèmes fonctionnent mal lorsqu'un moteur tourne au ralenti pendant plus de dix minutes, ce qui fait baisser la température des gaz d'échappement en dessous de 200 degrés Celsius. Lorsque le moteur tourne au ralenti, la température des gaz d'échappement baisse et lorsqu'il remonte dans les tours, les émissions de NOx atteignent un pic important. Au total, la température des gaz d'échappement est inférieure à 200 degrés Celsius pendant 42% du temps. Cela démontre l'importance d'une gestion thermique minutieuse des systèmes de post-traitement afin de garantir de faibles émissions réelles. Un autre aspect concerne les générateurs, qui sont généralement 'statiques' et sont souvent négligés dans la recherche. En fait, ils représentent 5% du parc d'engins mobiles non routiers de Londres et jouent un rôle fondamental sur presque tous les chantiers de construction. Il a également été constaté que de nombreux générateurs dépassaient leurs limites réglementées pour les émissions de NOx. Les générateurs équipés de la SCR ont permis de réduire les émissions de NOx de 85%.